Titre : l'Amant
Auteur : Marguerite Duras
Editeur : Les éditions de minuit
Première parution :1984
Prix : 11.50 euros
Note :
Ce livre a reçu le prix Goncourt de l'année 1984
J'ai découvert ce livre l'année dernière, grâce à ma soeur qui le travaillait en cours de français. Et malgrès ses gérémiades à son propos, j'ai tout de suite été attirée par la couverture du livre, le résumé et sutout je crois, l'idée de lire enfin un roman de la célébre Duras. Elle fait partie comme Sarraute du courant du Nouveau Roman, et je dois avouer qu'avec la découverte d'Enfance de Nathalie Sarraute (Argh! Je viens de voir que je n'avais pas fait d'article dessus ! Oh! Je me taperais bien à des moments >.< ), j'ai tout de suite adhéré à ce mouvement ( plus qu'à l'Oulipo en tout cas, bien qu'ils soient de la même période ) et j'avais hâte de découvrir d'autres oeuvres du même courant.
Résumé :
Dans L’Amant, Marguerite Duras reprend sur le ton de la confidence les images et les thèmes qui hantent toute son œuvre. Ses lecteurs vont pouvoir ensuite descendre ce grand fleuve aux lenteurs asiatiques et suivre la romancière danstous les méandres du delta, dans la moiteur des rizières, dans les secrets ombreux où elle a développé l’incantation répétitive et obsédante de ses livres, de ses films, de son théâtre. Au sens propre, Duras est ici remontée à ses sources, à sa “ scène fondamentale ” : ce moment où, vers 1930, sur un bac traversant un bras du Mékong, un Chinois richissime s’approche d’une petite Blanche de quinze ans qu’il va aimer. Il faut lire les plus beaux morceaux de L’Amant à haute voix.
On percevra mieux ainsi le rythme, la scansion, la respiration intime de la prose, qui sont les subtils secrets de l’écrivain. Dès les premières lignes du récit éclatent l’art et le savoir-faire de Duras, ses libertés, ses défis, les conquêtes de trente années pour parvenir à écrire cette langue allégée, neutre, rapide et lancinante à la fois capable de saisir toutes les nuances, d’aller à la vitesse exacte de la pensée et des images. Un extrême réalisme (on voit le fleuve, on entend les cris de Cholon derrière les persiennes dans la garçonnière du Chinois), et en même temps une sorte de rêve éveillé, de vie rêvée, un cauchemar de vie : cette prose à nulle autre pareille est d’une formidable efficacité. À la fois la modernité, la vraie, et des singularités qui sont hors du temps, des styles, de la mode. »
Mon avis : Un roman court (140 pages environ ) mais qui prend son temps et nous transporte de manière majestueuse vers l'Indochine .
Tout d'abord, je dois dire que l'histoire est assez spéciale. Racontant l'histoire d'amour entre une jeune fille de 15 ans et un miliardaire de 27 ans (oui, oui, j'ai été un peu choquée...), ce roman autobiographique nous dévoile toute une partie de la vie de l'auteur (son enfance en Indochine) de manière fragmentée. C'est quelque fois troublant, parfois choquant, souvent surprenant. Bref, ce roman ne peut pas nous laisser de marbre tellement il est spécial : soit on aime, soit on aime pas, mais en tout cas on ne s'en tire pas sur un ton de gris .
Le style de l'auteur est au plus haut dans ce roman. Il est empreint d'intimité, de douceur, de charme et de grâce. On a le sentiment fort et poignant de suivre les pensées de l'auteur au moment où elle narre son histoire. La langue est fluide, simple, sans ornements étouffants, bref belle. Certains passages arrivent comme des fleurs, et, après des moments d'une fatalité implacaple, nous rappellent comment l'auteur transforme tout ses souvenirs, même les plus horribles, en des instants d'une beauté terrifiante.
Ce génie de Duras fait de ce livre une romance douce et délicate. Le réalisme est saisisant, et l'auteur réussit à nous décrire en peu de mots des paysages complexes. C'est un rêve éveillé que l'on suit. On sent quand même le besoin de se poser à des moments, pour savourer pleinement le style atypique de l'auteur. Raison pour laquelle, malgrè la contiguité du texte, j'ai mit facilement 3 heures à le lire. Mais le temps n'est rien, en compagnie d'un génie comme Marguerite Duras, qui fait de chaques moments de la vie, même les plus tristes ou terrible, des parties infimes d'un bonheur complet, qui nous pénetre complétement à la fin du roman.
Le style est moderne, l'histoire bouleversante. Je met ce livre dans mes préférés sans hésiter. Car même si l'histoire est parfois scandaleuse le style surpasse tout. Je comprend sans problème comment ce livre à été Prix Goncourt.
A bientôt !
Owl